Sous le soleil exactement...

Publié le par Galien -

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Voilà, j'ai la serviette sur l'épaule, le petit sac à dos à bout de bras.
Je m'apprête à me casser.

Je marche le long de la piscine, direction les vestiaires.
Le dimanche, de toute façon, y a que des légions de gosses excités, des ados en mal de voiture, et des familles Durand qui font leur sortie dominicale.
Saoulant.
Vingtenaires et trentenaires se prennent le bras, et font des trucs autrement plus jouissifs, que prendre des bains de chlore...
Il n'y a guère que les ours solitaires comme moi qui s'affranchissent de la honte d'aller seuls à la piscine municipale, parce qu'il n'ont pas vraiment d'autres options pour sortir de leur trou !
Deux heures, c'est assez, je rentre.

Mais soudain un flash, une réminiscence, une audace.

Je pose mon sac, et ma serviette.
Demi-tour 10 mètres en arrière.
Je m'approche de la jeune femme, assise au bord du bassin, les pieds dans l'eau.
Je m'agenouille près d'elle et balance, sans peur aucune :

- Excuses-moi, je peux te poser une question ?
- Oui
- Tu n'étais pas hier à la soirée des Rois Fénéants ?
- Oui...

Premier sourire.

- Et... tu portais un vêtement orange un peu fluo, c'est ça ?
- Oui !

Large sourire. J'ai réussi à l'étonner. Et moi aussi, par la même occasion.

Explications.
La veille, samedi soir, gros spectacle baroque et théâtral partant des quatre coins de Chambéry, et convergeant vers une grande place centrale, draînant des milliers de Chambériens sous les étoiles.
J'y étais.
Durant quelques minutes, pas très loin de moi, il y avait cette jeune femme qui attira mon attention pour deux raisons : D'abord, elle était grande, très grande, et je voulais savoir si elle l'était autant que moi. Ensuite, je lui trouvais un faux air - très lointain - de la délicieuse Audrey Tautou. Bref, je la trouvais mignonne sans plus, je finis par passer mon chemin, et son image passa dans ma corbeille mnésique.

Mais à la piscine, je n'avais visiblement pas vidé la corbeille.
Au moment de partir, je passe devant elle, et la bête en moi est captivé par la poitrine impressionnante de cette inconnue. Mais de belles mamelles ne suffisent pas à me transmuter en dragueur des pataugoires.
Cependant, x secondes plus tard, le souvenir de la veille m'envoya un message clair : C'est sûrement la fille d'hier...
Je voulais absolument savoir si ma mémoire me jouait des tours... et puis, je connais si peu de monde sur Chambéry que c'est peut-être l'occasion de lier connaissance...

Est-ce tout ? Eh bien non, pas tout à fait...

Emmanuelle a 25 ans, et elle est en DESS pour l'Action humanitaire. Pas mal, j'aime bien.
Nous parlons de choses et d'autres, je lutte pour ne pas regarder sa poitrine outrageuse.
La conversation se passe bien, même si un moment je suis déstabilisé quand elle prononça le fameux "mon copain..." castrateur, ce qui m'a un peu étonné vu qu'elle est venue seule à la piscine, comme moi, et que la veille, elle semblait aussi ne pas être accompagnée.
Je reprends le contrôle. Et Manu est de compagnie agréable. Elle parle, et elle sait écouter. Tout le monde n'est pas forcément capable de faire les deux.

Un autre moment, je questionne :
- Et tu fais ton stage DESS dans quelle boîte ?
- Oh... une ONG à la Rochette.

La Rochette, je connais juste de nom.
J'enchaîne :

- Tiens c'est marrant, pour mon stage à l'étranger en 2006, je dois justement contacter une boîte à la Rochette qui, paraît-il, accepte de collaborer avec des stagiaires infirmiers.
- Ah bon ? Quelle boîte ?
- Ca s'appelle... Arcade.

Encore sonnée : c'est précisemment là où elle bosse.

Simon, mon pote de l'IFSI, dirait que tant de coïncidences, c'est le destin...

Enfin, il se peut que cette étonnante rencontre débouche sur une collaboration future, et plus si affinités : Manu songeait à retourner au Mali l'année prochaine pour mener des actions de terrain. Et Dieu sait qu'il y a à faire dans le domaine de la Santé. Elle va parler de moi à son ONG, et voir s'il est envisageable de monter un projet commun pour l'été prochain...

Et pour le reste, le bien et le moins bien, eh bien... c'est le ciel qui décidera...

Publié dans Au fil des jours

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